:
: : :

Il leva les yeux vers
la girouette plantée au
sommet du clocher.
Je rêve, dit-il,
ou ce coq a pondu
une église?.

:
: : : Éric Chevillard : : :

 

mariage de Claudine et Jean-Francis - article dans le Journal du Centre - 1975

Bing ? Boum ? Chhhhhrank ?
C’est ça le son d’un coup de foudre ?
Dans le cas de ces deux là, entendez plutôt
quelques notes égrenées au piano à quatre mains :
Écoutez bien... Schubert… oui pas de doute,
c’est Schubert. Quelle classe !

 

mariage de Claudine et Jean-Francis - octobre 1975

mariage de Claudine et Jean-Francis-1975

Claudine et ce cul-terreux de JF - Mariage morvandiau - 18 Octobre 1975

Danse villageoise - Gravure de Albrecht Durer

Danse villageoise - Gravure de Albrecht Dürer - 1514

 

À en croire la spécialiste de Shakespeare Rebecca Nothe,
il existerait une version de Roméo et Juliette
où les familles Capulet et Montaigu sont amies,
mais où leurs enfants ne s'apprécient guère.
L'histoire, bien que moins intéressante, finit mieux.
: Contos aquosos - Jaime Montestrela

 

Claire - été 1980Anne - été 1980

Claire et Anne - été 1982

Je m'éveillais, c'était la maison natale,
Il pleuvait doucement dans toutes les salles,
J'allais d'une à une autre, regardant
L'eau qui étincelait sur les miroirs
Amoncelés partout, certains brisés ou même
Poussés entre les meubles et les murs.
C'était de ces reflets que, parfois, un visage
Se dégageait, riant, d'une douceur
De plus et autrement que ce qu'est le monde.
Et je touchais, hésitant, dans l'image,
Les mèches désordonnées de la déesse,
Je découvrais sous le voile de l'eau
Son front triste et distrait de petite fille.
Étonnement entre être et ne pas être,
Main qui hésite à toucher la buée,
Puis j'écoutais le rire s'éloigner
Dans les couloir de la maison déserte.
Ici rie qu'à jamais le bien du rêve,
La main tendue qui ne traverse pas
L'eau rapide où s'efface le souvenir.
: La maison natale - Yves Bonnefoy

 

Hermione et Héloise

Hermione et Héloise

Hermione et Héloïse, puis Héloïse et Hermione - 2025

 

Peinture de José Gamarra

La jungle selon José Gamarra (Uruguay).

 

: : : ... renvoyer le silence
à l’une ou l’autre errance/
écouter/ carcéral/
hurler le littoral
sous les vents fous d’amour/
refuser le sommeil
pour rêver de plus belle
sur des noms de pays
aux syllabes plus charnelles
que la chair périssable/
s’il est vrai que les pierres/
les places et les chemins
ne tressaillent ni ne parlent/
du moins ils nous survivent
forts de leur sang immobile/
les choses sont fertiles
et les jardins profanes
couvent des incendies
à damner les étoiles/
à évincer l’oubli/
je n’ai de nostalgie
que ce qui va venir/
l’éblouissement/ sans doute.
: : :
Paroles pour solder la mer
Édouard J. Maunick

Edouard Maunick - Dessin de ?

 

Daphnée

Daphnée-Candice-2006

Daphnée, 2015 puis 2006

 

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

L'Albatros Charles Baudelaire - 1857

Christiane - 1950 - 1931

Christiane, 1950 puis 1931

Christiane et Claude - 1950

Christiane et Claude, 1949

Christiane Migeon

Christiane Migeon

Christiane-Lemercier-Migeon-2023

Christiane, 2006, 2022 puis 2023

David-Kockney-My-mother

David-Kockney - My mother - 1988

 

: La vieillesse est une voyageuse de nuit :
la terre lui est cachée ;
elle ne découvre plus que le ciel.
: Vie de Rancé, Chateaubriand

 

Miguel Barcelo

Cycliste par Miguel Barcelo

Mauricette à Bonneville

Mauricette, place du marché à Bonneville - 1960

Velo-Lemercier 8

Daniel-Lucie-Lemercier-Velo

Daniel et Lucie Lemercier - 1930

die-madchen-von-olmo-ii-Georg Baselitz

Die Mädchen von Olmo-II par Georg Baselitz - 1981

Bob, Mauricette, Mme Colomb, et - gare de Bonneville - 1961

Sur le quai de la gare de Bonneville,
avec Mme Colomb, Bob et... - 1961

 

: : : je ne pouvais plus ignorer ma double imposture :
je feignais d'être un acteur feignant d'être un héros.
À peine eus-je commencé d'écrire, je posai ma plume pour jubiler.
L'imposture était la même mais j'ai dit que je tenais les mots
pour la quintessence des choses.
Rien ne me troublait plus que de voir mes pattes de mouche
échanger peu à peu leur luisance de feux follets
contre la terne consistance de la matière : c'était la réalisation de l'imaginaire.
: : : Les Mots (1964)  Jean-Paul Sartre

 

Mary Cassatt, Two Baby sisters hug each other-1870

Mary Cassatt, Two Baby sisters hug each other - 1870

claire-anne-1981

Anne et Claire-Aout 2006

Claire et Anne - 1981, puis Anne et Claire - 2006

claire-2014

Claire - 2014

Rembrandt-Autoportrait riant-1628

Rembrandt - Autoportrait riant - 1628

 

Rembrandt-Autoportrait riant-1628

Exposition au Palais de Tokyo, 2018, On Air - Tomas Saraceno

: Pallas, qu'irrite le succès de sa rivale Arachné, déchire la toile,
où sont si bien représentées les faiblesses des dieux ;
et de la navette que tient encore sa main, elle attaque Arachné,
et trois fois la frappe au visage. L'infortunée ne peut endurer cet affront ;
dans son désespoir, elle court, se suspend, et cherche à s'étrangler.
Pallas, légèrement émue, et la soutenant en l'air :
« Vis, lui dit-elle, malheureuse ! vis : mais néanmoins sois toujours suspendue.
N'espère pas que ton sort puisse changer. Tu transmettras
d'âge en âge ton châtiment à la postérité ».
Ovide, Les Métamorphoses, VI, 7-145

Arachne - Jardin des Crouteaux

Arachne - Jardin des Crouteaux

Cet inspiré de JF nous a concocté deux araignées
qui se balance paisiblement sous les châteigners du jardin.

 

nid aux Crouteaux

nid aux Crouteaux

nid aux Crouteaux

Il y a de la vie dans le jardin des Crouteaux

 

1917-la tranchée

« L’un d’nous est mort,
et mort joyeux
En s’écriant: tout est au mieux!
Voilà ma tombe toute préparée
Dans la tranchée.»
: : : Rosalie, chanson
: : : Théodore Botrel
: : : (1868-1925)

14-18, attaque sur la tranchée - aquarelle de Jules Pinasseau

1917 - La première ligne aquarelle de Jules Pinasseau

1917 - la tombe - après la bataille

1916 - Tombe de trente "boches" en Somme - Aquarelle de Jules Pinasseau

Otto-dix-La guerre

Der Krieg (La guerre),
Triptyque réalisé entre 1929 et 1932 par Otto Dix

 

Pendant le blanc et nocturne novembre
Alors que les arbres déchiquetés par l’artillerie
Vieillissaient encore sous la neige
Et semblaient à peine des chevaux de frise
Entourés de vagues de fils de fer
Mon cœur renaissait comme un arbre au printemps
Un arbre fruitier sur lequel s’épanouissent
    Les fleurs de l’amour
Pendant le blanc et nocturne novembre
Tandis que chantaient épouvantablement les obus
Et que les fleurs mortes de la terre exhalaient
    Leurs mortelles odeurs
Moi je décrivais tous les jours mon amour à Madeleine
La neige met de pâles fleurs sur les arbres
    Et toisonne d’hermine les chevaux de frise
        Que l’on voit partout
            Abandonnés et sinistres
                Chevaux muets
    Non chevaux barbes mais barbelés
        Et je les anime tout soudain
    En troupeau de jolis chevaux pies
Qui vont vers toi comme de blanches vagues
            Sur la Méditerranée
    Et t’apportent mon amour
Roselys ô panthère ô colombes étoile bleue
            Ô Madeleine
Je t’aime avec délices
Si je songe à tes yeux je songe aux sources fraîches
Si je pense à ta bouche les roses m’apparaissent
Si je songe à tes seins le Paraclet descend
        Ô double colombe de ta poitrine
Et vient délier ma langue de poète
        Pour te redire
        Je t’aime
Ton visage est un bouquet de fleurs
    Aujourd’hui je te vois non Panthère
                    Mais Toutefleur
Et je te respire ô ma Toutefleur
Tous les lys montent en toi comme des cantiques d’amour et d’allégresse
Et ces chants qui s’envolent vers toi
                M’emportent à ton côté
            Dans ton bel Orient où les lys
Se changent en palmiers qui de leurs belles mains
Me font signe de venir
La fusée s’épanouit fleur nocturne
            Quand il fait noir
Et elle retombe comme une pluie de larmes amoureuses
De larmes heureuses que la joie fait couler
        Et je t’aime comme tu m’aimes
                Madeleine
: Guillaume Apollinaire
: Poème à Madeleine, 18 novembre 1915

 

Le Minotaure - Picasso

Le Minotaure Dessin de Picasso

 

Quelle chimère est-ce donc que l'homme ?
quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos,
quel sujet de contradictions, quel prodige ?
Juge de toutes choses, imbécile ver de terre,
dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur,
gloire et rebut de l'univers.
Qui démêlera cet embrouillement ?
: : : Blaise Pascal
: : : Pensées 131-434

Bellerophon combat la Chimère - Musée Rolin - Autun

Bellérophon terrassant la chimère.
Mosaïque romaine du IIe siècle ap. J.C. découverte en 1830
à Autun et conservée au musée Rolin.
: Bellérophon, grace à la bride en or que lui donna Athena, réussit à dompter Pégase.
Il partit ensuite combattre et tuer la Chimère.

 

CHRYSALE
De ces chimères-là vous devez vous défaire.

BÉLISE
Ah chimères! Ce sont des chimères, dit-on !
Chimères, moi ! Vraiment chimères est fort bon !
Je me réjouis fort de chimères, mes frères,
Et je ne savais pas que j'eusse des chimères.
Les Femmes Savantes, Molière

Mantoue-Palais-du-Te-Silene

Silène buvant sur son âne
Mantoue, Palais du té.

Lettre-de-Mauricette

La maison du Canada

Avec Raymonde et Raymond Pinasseau
Bonneville, la maison du Canada - 1956

Marie-Laure, Jean-Francis, Gerard Cheriez - 1955

Bonneville, été 1955

Livres sur l'étagère - Anne Cheriez

Livres sur l'étagère - Anne Cheriez - 2020

 

Les spectacles du théâtre me ravissaient :
ils étaient pleins des images de mes misères et des substances
où j’alimentais le feu qui me dévorait.
Pourquoi l’homme veut-il s’affliger en contemplant des aventures
tragiques et lamentables, qu’il ne voudrait pas lui-même souffrir ?
Et cependant, spectateur, il veut de ce spectacle ressentir l’affliction,
et en cette affliction consiste son plaisir.
Qu’est-ce là, sinon une pitoyable folie ?
Car nous sommes d’autant plus émus que nous sommes moins
guéris de ces passions.
Quand on souffre soi-même, on nomme ordinairement cela misère,
et quand on partage les souffrances d’autrui, pitié.
Mais quelle est cette pitié inspirée par les fictions de la scène ?
: : : Saint Augustin

Claudine à une terrasse de café

Claudine - janvier 2006
Puis Camille Maurane à Jouy-en-Josas (1980..?)

Camille Maurane à Jouy-en-Josas

 

Candice au Macval

Candice au Macval - février 2009

Liliane à la Vilette

Liliane à la Vilette - Juin 2024

 

: : : Paroles de Cohélet, fils de David, roi de Jérusalem.
Vanité des vanités — disait Cohélet — vanité des vanités, tout est vanité !
Quel profit l’homme retire-t-il des peines qu’il se donne sous le soleil ?
Une génération s’en va ; une génération lui succède ;
la terre cependant reste à sa place.
Le soleil se lève ; le soleil se couche ;
puis il regagne en hâte le point où il doit se lever de nouveau.
Tantôt soufflant vers le sud, ensuite passant au nord, le vent tourne,
tourne sans cesse, et revient éternellement sur les cercles qu’il a déjà tracés.
Tous les fleuves se jettent dans la mer, et la mer ne regorge pas,
et les fleuves reviennent au lieu d’où ils coulent pour couler encore.
Tout est difficile à expliquer ; l’homme ne peut rendre compte de rien ;
l’œil ne se rassasie pas à force de voir ;
l’oreille ne se remplit pas à force d’entendre.
Ce qui a été ? C'est ce qui sera plus tard.
ce qui est arrivé arrivera encore.
Il n'y a rien de nouveau sous le soleil,
et nul ne peut dire : Voici une chose nouvelle ;
car elle a déjà existé dans les siècles qui nous ont précédés.
On ne se souvient pas des choses anciennes,
et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas
non plus de souvenir chez ceux qui vivront plus tard.
: : : Paroles de l'Écclésiaste

Rinocéros - Avallon - Octobre 2012

Rinocéros - Avallon - Octobre 2012

Rhinocéros à Avallon - Octobre 2012

 

Hermès inconnu qui m’assistes
Et qui toujours m’intimidas,
Tu me rends l’égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes ;

Par toi je change l’or en fer
Et le paradis en enfer ;
Dans le suaire des nuages

Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.

Alchimie de la douleur - Baudelaire

 

Paysage Pont-Aven de Paul-Beat - 1932

Maisons à Pont-Aven par Paul Beat - 1932

Paul-Beat - 1932

Paul Béat (1874-1945)

Carte de Paul-Beat - 1932

Bob, Robert-Beat, Madeleine Beat-Chauleur et Mme Lebleu - 1932

Bob, Robert-Beat et Les Lebleu - 1932

Picnic aux environs de Lille
1932 - Bob, les Lebleu et les Béat (Robert Béat et Madeleine Béat-Chauleur)

 

: : Mme de Clèves, dont l’esprit avait été si agité,
tomba dans une maladie violente sitôt qu’elle fut arrivé chez elle.
On apprit à la cour qu’elle était hors de cet extrême péril où elle avait été ;
mais elle demeura dans une maladie de langueur qui ne laissait guère
d’espoir de vie.
Cette vue si longue et si prochaine de la mort fit paraître à Mme de Clèves
les choses de cette vie de cet œil si différent dont on les voit dans la santé.
La nécessité de mourir, dont elle se voyait si proche, l’accoutuma à se
détacher de toutes choses, et la longueur de sa maladie lui en fit une habitude.
Lorsqu’elle revint de cet état, elle trouva néanmoins que M. de Nemours
n’était pas effacé de son cœur ; mais elle appela à son secours, pour se
défendre contre lui, toutes les raisons qu’elle croyait avoir pour ne
l’épouser jamais.
: La Princesse de Clèves - Madame de Lafayette

 

Claudine-Anne-Claire-Jf

Anne, Claire, JF, Claudine à Sainte-Colombe - 1990

Candice-Peinture-Bagnols-2009

Anne-Candice-Daphnée-JF-Atelier-à-Ivry-fevrier-2009

Candice, Anne, Daphnée et JF - Atelier d'Ivry - Février 2009

Bob - Expo Anne - 2006

Bob - Expo Anne Cheriez aux Beaux-arts de Paris - 2006

 

Charles-Alix-Yves-Bob-Cheriez

Charles, Alix, Yves, Bob - 1927

Bob raconte : "Je voyais très peu Yves, il n’y avait
pas de communication entre nous deux, il m’appelait « poussière de lentilles ».
À l’époque, on achetait les lentilles au poids chez le grainetier.
Il fallait les trier pour enlever les petits cailloux.
Une fois triées, il restait sur le papier de la poussière : c’était ça mon nom.
Autant dire que nos relations n’avaient pas grand chose de fraternel."

Charles-Alix-Yves-Bob-Cheriez

Yves Cheriez devant son école à Detroit - 1929
Bob Cheriez, rue Léon Dierx à Paris - 1935

 

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